Nous avons vu comment les inductances de fuite des bobinages pouvaient se calculer (ou au moins s'estimer). Il est clair que ces inductances limitent les performances du transformateur aux fréquences hautes. Pour préciser ce point, ainsi que pour déterminer la coupure basse, nous allons enrichir le schèma équivalent du transformateur déjà établi. En premier lieu, il faut remarquer que le fait de superposer les spires et les enroulements conduit à créer respectivement une capacité répartie entre spires et entre enroulements. Un bobinage est donc une ligne de transmission, que l'on peut modéliser par une cascade de cellules LC :
Le calcul complet de la propagation sur ce type de ligne est possible, mais complexe, sauf si la capacité entre spires est négligée. En pratique, un enroulement présente un amortissement important et l'on peut sans trop de risque remplacer les constantes réparties par des constantes localisées. Ceci conduit au schéma équivalent suivant pour le transformateur (on néglige la résistance de fuite avec le noyau et entre enroulements!) :
Aux basses fréquences, on peut négliger les capacités parasites, et, en supposant qu'une résistance pure est branchée au secondaire, le système d'équations (5) donne un schèma approché :
Où est l'inductance primaire, à savoir l'inductance du
bobinage primaire seul (lié au terme dans l'équation (5),
qu'on ne peut plus négliger aux fréquences basses), qui
peut être calculé en fonction des paramètres du noyau (voir
section sur la reluctance). On remarque que l'on a affaire à un
filtre passe-haut, et si l'on pose :
la fréquence de coupure basse est :
Remarque Si l'impédance du générateur branché en entrée n'est pas nulle, on prendra soin de la rajouter à . Dans le cas du calcul d'un transformateur de sortie, cette résistance additionnelle sera la résistance interne du tube de sortie.
Pour la coupure haute, on ne va pas, dans un premier temps, inclure les capacités des enroulements. On obtient dans ce cas le schéma :
où est l'inductance totale de fuite ramenée au primaire. On a maintenant un circuit passe-bas, dont la coupure est, en posant , donnée par :
Enfin, si les capacités parasites sont prises en compte (et
ramenées au primaire par ), il se
formera un circuit oscillant amorti de fréquence
. En général, cette fréquence est plus élevée que la
coupure haute due aux inductances de fuite, et son seul effet est de
diminuer légérement la bande passante dans l'aigu. Dans certains
cas, heureusement rares, il reste possible que des oscillations
amorties apparaissent (à vérifier à l'oscilloscope).