Les phénomènes électromagnétiques généraux peuvent se décrire au moyen des quatre équations de Maxwell:
Les quantités en jeu sont les suivantes :
Les vecteurs E et D sont liés par la polarisation du milieu:
dans le vide, on a simplement où est la permittivité du vide, en Farads par
métre. Dans un milieu matériel, la relation entre E et D est
de façon générale non linéaire, à savoir D = f(E). Dans
la plupart des cas, il sera possible d'exprimer la fonction f par
son développement en série entière au voisinage de 0 et l'on
aura :
où les quantités sont des tenseurs. Sauf
à travailler avec des champs extrêment intenses, ou dans des
milieux présentant une polarisation rémanente (KDP, titanate de
Baryum, sel de Seignette ...), il n'y a pas lieu de prendre en compte
d'autres termes que le terme linéaire. On obtient alors une relation
tensorielle où est un tenseur symètrique d'ordre 2,
appelé tenseur de permittivité (on pose souvent et est appelé tenseur de
permittivité relative).
Dans le cas où les champs sont alternatifs
sinusoïdaux, on prendra complexe. Dans un milieu isotrope,
se réduit à un scalaire, qui est simplement appelé
permittivité du milieu (en champ alternatif, le rapport
entre sa partie réelle et sa partie imaginaire est la tangente de
l'angle de perte, quantité souvent fournie par les fabricants de
diélectriques et de condensateurs: plus cette valeur est petite,
meilleur est le diélectrique en haute-fréquence!). Attention: bien
que dans la plupart des cas pratiques la formulation scalaire soit
applicable, certains matériaux sont volontairement rendus anisotropes, en
particulier pour des applications en trés haute tension ... ou pour
améliorer le comportement des diélectriques entourant les câbles
audio.
Les vecteurs H et B sont également liés par une relation fonctionnelle B = f(H). Contrairement à ce qui se passe dans le cas des diélectriques, la plupart des matériaux utilisés pour les transformateurs audio sont anisotropes et non linéaires (sauf l'air, bien entendu!). Dans le cas où l'approximation au premier ordre est valide, on pose , (dans le vide, , avec et la perméabilité relative se définit par ). est exprimé en henries par mètre (). Dans tous les autres cas, il faudra pousser le développement ou utiliser directement la fonction B = f(H). Pour compliquer encore les choses, la relation B=f(H) est en fait décrite par un cycle, dit cycle d'hystérésis, l'induction n'étant pas la même selon le sense d'évolution de H! La figure ci-dessous montre un tel cycle d'hystérésis, avec son sens de parcours.
On remarquera l'applatissement de la courbe pour les fortes valeurs de H : ce phénomène est connu sous le nom de saturation du matériau.
Les équations de Maxwell admettent également une forme
intégrale, qui s'obtient par application des formules de Stokes ou
d'Ostrogradsky. Cette formulation correspond à des lois connues:
Dans les relations précédentes, S (resp. V) désigne une surface (resp. un volume) de de bord (resp. ) régulier. On notera dans la suite généralement une quantité de la forme par (flux de l'induction magnétique à travers la surface S).
Selon les applications, il pourra être plus intéressant d'utiliser les formes intégrales que la formulation différentielle: ceci sera le cas en particulier pour la détermination approchée des caractéristiques d'un bobinage sur fer (ou tout matériau ferromagnétique à forte parméabilité). Il est à noter que du fait de la relation , les lignes de champ de B sont fermées, et il est utile de considérer les régions de l'espace délimitées par toutes les lignes de champ s'appuyant sur un contour fermé donné :
Ces zônes sont appelées tubes d'induction et possédent
comme propriété remarquable que le flux de B est constant
sur chacune de ses sections.
On en déduit, en utilisant la loi
d' Ampère, que le flux admet pour expression :
où l'intégrale est calculée le long d'une ligne de champ
appartenant au tube d'induction, étant la perméabilité du
milieu au point considéré et S la surface de la section droite
du tube en ce même point. La somme des courants
traversant le tube est la force magnétomotrice du circuit (
exprimée en ampères-tours lorsque l'on a affaire à un bobinage),
alors que l'intégrale présente au dénominateur est la
réluctance totale du tube.
Il est possible de définir la réluctance d'une
portion d'un tube d'induction simplement en limitant le domaine
d'intégration à cette zône.
Au vu de la formule précédente, et en raison de l'additivité de
l'intégrale, il est clair que les réluctances suivent formellement
les mêmes lois que les résistances (on peut mettre en série ou
en parallèle des réluctances selon que l'on divise un tube en
plusieurs branches ou que l'on en met des portions bout à bout). La
figure ci-dessous montre comment un noyau de fer peut être
décomposé en branches de réluctance connue (chaque rectangle
rouge représente la réluctance de la branche considérée). La
réluctance totale du circuit se calcule alors en utilisant la loi de
composition prédemment citée (remarquer l'analogie parfaite avec
un réseau de résistances !). Etant donnée la perméabilité
très {elevée des noyaux couramment employés, on peut admettre
que le noyau est un tube de champ.
Dans le cas présent, on a fait l'hypothèse que les branches
supérieures et inférieures sont de même réluctance, de même
que les branches droite et gauche. On en déduit la réluctance totale :
Si l'enroulement possède N spires et que la section centrale
du noyau est de surface S, on déduit du calcul précédent la
valeur de l'induction (supposée quasi-constante) pour un courant I :
Cette grandeur est fondamentale pour le calcul d'un transformateur :
en effet, la courbe liant H et B étant non linéaire pour les
matériaux employés en pratique, il existera une valeur maximum
admissible de l'induction (qui correspond à une limite de distorsion
pour les applications audio). Cette valeur limite est en général
fournie par le fabricant du noyau, mais peut aussi se déduire de la
courbe B=f(H) ... ou par expérience! Une valeur classique de
se situera entre 0.2 et 0.4 Teslas, mais pourra être
réduite pour diminuer la distorsion, ou dans le cas d'utilisation de
noyaux à forte perméabilité (alliages de nickel: permalloy,
mumétal, supermalloy).
Si la perméabilité du noyau est constante (ce qui est le cas de
tous les noyaux commerciaux sans entrefer), la formule donnant B
s'écrira aussi :
où a la dimension d'une longueur et porte le nom de longueur
moyenne des lignes de champs : cette quantité est disponible pour un
noyau donné dans la documentation du fabricant.