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4   Démonstration

A|= B : B est vrai si A

A|- B : B est prouvable à partir de A

Logique = ``A|= B ssi A|- B''

Syntaxe Sémantique
Formule Fonction
Démonstration Modèle
Axiomes, règles d'inférence Table de vérité
Théorème Tautologie
Déduction Conséquence valide
|- |=

4.1   Méthode axiomatique

Définition 12   Une démonstration est une suite de formules A1...An telle que :

Axiomes Règles
A ® (B ® A) modus ponens
(A ® (B ® C)) ® ((A ® B) ® (A ® C)) |- A  |- A ® B/|- B
B ® ¬ A) ® (A ® B)  

Exemple : preuve de p ® p.

Définition 13   Déduction : A1... An |- B : en ajoutant les axiomes A1...An, B est un théorème (``on peut prouver B avec les hypothèses A1... An'').

Propriété 9    Théorème de déduction : A|- B ssi |- A ® B.
Preuve : Ü : une application de MP. Þ : théorème de Herbrand, preuve par induction sur la hauteur h de l'arbre de preuve :

4.2   Propriétés

Définition 14   Une théorie de la preuve (|-) est dire correcte si tout théorème A (|- A) est une formule valide (|= A).

Propriété 10   La méthode axiomatique est correcte pour le calcul propositionnel.
Preuve :
Définition 15   Une théorie de la preuve est dite consistante s'il n'existe pas de formule A telle que |- A et |- ¬ A.

Propriété 11   La méthode axiomatique est consistante.

Définition 16   On dit qu'un théorie de la preuve (|-) est complète ssi pour toute formule A, si |= A alors |- A.

Propriété 12   La méthode axiomatique est complète. On dit aussi que le calcul propositionnel est complet.
Preuve : Avec une autre méthode de démonstration...

Définition 17   Informelle : une théorie est décidable s'il existe un algorithme qui étant donnée une formule A décide si |- A ou si non |- A.
Propriété 13   Le calcul des propositions est décidable.
Preuve : Exercice

4.3   Calcul des séquents

Idée : pour montrer qu'une formule est une tautologie, on montre qu'aucune valuation ne satisfait sa négation. Pour cela on manipule deux ensembles de formules : celles qui doivent être fausses (à droite) et celles qui doivent être vraies (à gauche).

Exemple : (A ® B) ®B ® ¬ A)

4.3.1   Définitions

Définition 18   Un séquent est une paire d'ensembles finis de formules : G ¾® D, G est l'antécédent, D le conséquent.

Intuitivement, A1... An ¾® B1... Bm s'interprète comme la formule A1 Ù ... An ® B1 Ú ... Bm, i.e. un séquent est faux si tous les Bi sont faux et tous les Ai sont vrais.

Définition 19   Une règle d'inférence est constituée d'un ensemble de séquents prémisses et d'un séquent conclusion
premisses
conclusion
On va construire un arbre dont les noeuds sont étiquetés par ces règles.

Système G de Gentzen
(A et B sont des formules, G et D sont des ensembles de formules) :
A,B,G ¾® D
A Ù B,G ¾® D
Ù G        
G ¾® A,D   G ¾® B,D
G ¾® A Ù B, D
Ù D
A, G ¾® D   B, G ¾® D
A Ú B, G ¾® D
Ú G        
G ¾® A,B,D
G ¾® A Ú B,D
Ú D
G ¾® A, D   B, G ¾® D
A ® B, G ¾® D
® G        
A, G ¾® B, D
G ¾® A ® B, D
® D
G ¾® A, D
¬ A, G ¾® D
¬ G        
A, G ¾® D
G ¾® ¬ A, D
¬ D

Définition 20   On dit que le séquent A1... An ¾® B1... Bm est falsifiable ssi il existe une valuation I telle que I|= A1 Ù ... Ù An Ù ¬ B1 Ù ...¬ Bm

On dit que le séquent A1... An ¾® B1... Bm est valide ssi |= A1 Ù ... An ® B1 Ú ... Bm

Propriété 14   Les règles du système G sont correctes : le séquent conclusion est valide ssi les séquents prémisses sont valides.
Preuve : Exercice

4.3.2   Arbre de preuve

Définition 21   Un axiome est un séquent G ¾® D tel que GÇD¹Ø.

Remarque : un axiome est un séquent valide.

Définition 22   Arbre de déduction : tous les noeuds sont des règles.

Arbre de preuve : arbre de déduction dont les feuilles sont des axiomes.

Exemple : ¾® ((A ® B) Ù A) ® B

Exercice : Donner la règle d'inférence pour le connecteur ou-exclusif Å=l pq.((p Ù ¬ q) Úp Ù q))

Définition 23   On dit qu'un séquent est prouvable si on peut construire un arbre de preuve dont il est la racine.

Propriété 15   Le système G est correct (sain), i.e. un séquent prouvable est valide.
Preuve : par induction sur l'arbre de preuve.

En pratique :

4.3.3   Recherche de preuve et complétude

Algorithme de recherche d'un arbre de preuve T pour un séquent G ¾® D : Exemple : ¾® (p Ú (q ® p)) ® (p Ú ¬ q),    ¾® (p ® q) ® (q ® p).

Propriété 16   La procédure de recherche termine. Si le séquent initial est valide alors l'arbre obtenu est un arbre de preuve. S'il est falsifiable, on obtient un contre-exemple en falsifiant la feuille qui n'est pas un axiome.

Corollaire : le système G est complet

4.4   Méthodes sémantiques

Ce n'est pas à proprement parler de la démonstration mais plutôt de l'évaluation.

4.4.1   Arbre

Méthode identique aux tables de vérités mais sous forme d'arbre : chaque niveau de l'arbre correspond à une variable.

Exemple : ((p ® q) Ù q) ® q



Algorithme de Quine : on évalue partiellement la formule au fur et à mesure de la création de l'arbre.



4.4.2   Forme clausale

Rappel : Toute formule admet une forme normale conjonctive.

Définition 24   On appelle clause une disjonction de littéraux. On notera une formule sous forme normale conjonctive comme un ensemble de clauses.

4.4.3   Algorithme de Davis & Putnam

Méthode analogue à Quine sur la forme normale conjonctive.

Calculer la forme normale conjonctive N de la formule à prouver.
  1. Si N est vide, succès.
  2. Si une clause de N est vide, la formule n'est pas satisfiable
  3. Choisir une variable p, calculer Np (resp. N¬ p) l'ensemble des clauses de Np (resp. ¬ p) apparaît, Nc le reste.
  4. Calculer Np (resp. N¬ p) en supprimant p dans Npp dans N¬ p).
  5. Répéter récursivement avec NpÈ Nc et N¬ pÈ Nc
Preuve : N est satisfiable ssi NpÈ Nc ou N¬ pÈ Nc le sont.

Heuristiques :

4.5   Résolution

Rappel : A1,...,An|= A ssi A1 Ù ... Ù An Ù ¬ A est insatisfiable.

Donc toute preuve de déduction peur se faire par preuve d'insatisfiabilité : principe de réfutation.

Propriété 17   Soient C1 et C2 deux clauses et p un atome tel que pÎ C1 et ¬ pÎ C2. On appelle R=C1\pÈ C2\¬ p la résolvante de C1 et C2.
{R,C1,C2} º {C1,C2}
C'est le principe de résolution.
Preuve : (A Ú p) Ù (B Ú ¬ p)|= A Ú B (exercice)

Propriété 18   La résolution est complète pour la réfutation : en partant d'un ensemble de clauses insatisfiable, on obtient la clause vide par application répétée du principe de résolution.

Exemple : {p ® r,q ® r}|=(p Ú q) ® r

4.5.1   Clauses de Horn

Définition 25   Une clause de Horn est une clause comportant un littéral positif au plus.
Exemple : p, p Ú ¬ q Ú ¬ r, ¬ p Ú ¬ q, p Ú q.

Algorithme de résolution pour les clauses de Horn. Soit N l'ensemble de clauses dont on veut prouver la non satisfiabilité.
  1. Si ØÎ N, N est insatisfiable (succès pour une réfutation)
  2. Sinon, choisir {p}Î N et CÎ N tel que ¬ pÎ C, calculer C\{¬ p} la résolvante de {p} et C, continuer avec N\ CÈ {R}
  3. Sinon N est satisfiable (échec pour une réfutation)
Remarque : on peut supprimer C de N car C est une conséquence logique de R.

Exemple : {¬ p Ú r, ¬ r Ú s, p, ¬ s}


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